Shakimiro's

Shakimiro's Dalmatien

Dalmatien

Travailler en sélection, c'est travailler avec le vivant.

Travailler en sélection, c'est travailler avec le vivant.

Cela implique des choix complexes, parfois douloureux, mais toujours mûrement réfléchis. La sélection ne se résume pas à éliminer les individus "imparfaits" : elle consiste à comprendre, analyser, anticiper… et faire des compromis. Contrairement aux idées reçues, la santé d’un chien ne dépend pas uniquement de ses gènes, mais aussi de son environnement, de son vécu, et des soins qu’il reçoit.

Sélectionner, c’est d’abord refuser l’illusion du chien parfait. Aucune lignée n’est indemne de tout, et toute race canine porte en elle des fragilités propres à son histoire. Le travail de l’éleveur, consiste alors à gérer ces fragilités de façon responsable, sans condamner injustement des branches entières de pedigree pour un cas isolé, ni ignorer les signaux d’alerte répétés.

 


Chez le Dalmatien, certaines pathologies sont bien connues :


• La surdité congénitale, un défaut lié à la pigmentation, reste un point de vigilance malgré les progrès.


• L’hyperuricosurie, génétiquement présente chez 100 % des Dalmatiens dits HUA (hors lignée LUA), peut favoriser la formation de calculs urinaires.


• On rencontre aussi des cas d’épilepsie idiopathique, de cardiopathies, de dermatoses atopiques, et plus rarement des maladies auto-immunes ou des troubles du comportement liés à des croissances trop rapides ou à une gestion précoce inadaptée.

 


Cela demande de travailler avec des outils partiels : absence de test ADN pour certaines maladies, variabilité des expressions cliniques, complexité multifactorielle. Il faut croiser les informations, observer les descendants, comparer les lignées, échanger avec d’autres éleveurs, et accepter que certaines réponses n’existent pas encore.


Ce travail est long, lent et parfois frustrant. Des défauts peuvent réapparaître, des maladies émerger malgré les précautions, des décisions rigoureuses aboutir à une déception. Mais c’est aussi la seule voie vers un élevage responsable : avancer lentement, analyser chaque portée, chaque lignée, et rester honnête sur les résultats, bons ou mauvais.

 


Il faut aussi comprendre que certaines maladies ne sont pas uniquement "génétiques" mais aggravées, révélées ou déclenchées par des facteurs environnementaux : une vaccination trop précoce, un médicament mal toléré, un stress intense, un sevrage mal géré… Élever un chien, c’est travailler avec un organisme vivant, dynamique et sensible, qui réagit à son environnement.

 


C’est aussi refuser de couper des branches entières d’un arbre généalogique à la première alerte, au risque de perdre définitivement des gènes essentiels à la diversité. Parfois, analyser, recroiser, tester et suivre plusieurs générations est plus utile que d’écarter une lignée au moindre doute. La génétique canine est déjà extrêmement appauvrie dans certaines races, et l’urgence est aussi de préserver la variabilité restante, tout en travaillant à améliorer les points faibles.

 


Nous sommes conscients des risques que cela implique pour les familles adoptantes, mais aussi de la responsabilité qui incombe à l’éleveur. Si nous cessons toute prise de risque modéré, nous accélérons la disparition des lignées saines, de la diversité, et donc, à terme, de la race elle-même. Ce travail est donc nécessaire, réfléchi et encadré, pour progresser pas à pas vers un meilleur équilibre.

 


Il ne faut pas oublier que les erreurs du passé ont laissé des races parfois très consanguines, avec une sélection historiquement centrée sur le type, l’esthétique ou la performance au détriment de la santé. Les éleveurs œuvrent aujourd’hui pour corriger ces choix, redonner du souffle aux lignées, replacer le chien dans sa globalité biologique et émotionnelle, plutôt que de figer une image standard.


Chaque lignée porte ses propres fragilités, souvent invisibles plusieurs générations. Aucun chien n’est "parfaitement indemne", et affirmer cela sans nuance est souvent un manque de recul ou de transparence. L’élevage est un équilibre fragile : des pathologies peuvent surgir à tout moment, parfois nouvelles, liées à des accumulations de facteurs génétiques et environnementaux.

 


Depuis une dizaine d’années, on observe l’apparition ou l’augmentation de maladies complexes, souvent mal comprises, qui ne dépendent pas uniquement de la génétique. Il faut aussi considérer l’impact de certains produits vétérinaires, antiparasitaires ou vaccins, utilisés de manière répétée ou précoce, qui peuvent fragiliser les organismes et perturber l’équilibre des lignées. Des études récentes suggèrent même que l’ADN des parents peut être modifié ou endommagé par l’environnement ou certaines expositions chimiques, influençant la santé des générations suivantes.

 


Travailler lucidemment sur la sélection, c’est donc ne pas accuser uniquement la génétique, mais prendre en compte l’ensemble du contexte de vie et de reproduction de nos chiens.

 


Enfin, il faut dire la vérité : adopter un chien de race, c’est accepter une part de risque. Ce risque, les éleveurs le prennent en conscience, avec responsabilité et transparence. Les familles qui choisissent un chien de race doivent comprendre que ce travail d’amélioration n’est possible qu’avec leur soutien, patience et confiance. Refuser tout risque, c’est parfois condamner l’élevage sérieux et favoriser les productions de masse sans réflexion.


Nous utilisons des reproducteurs rigoureusement sélectionnés, exempts de maladies apparentes, mais savons qu’il est impossible de tout contrôler. La génétique est complexe, certaines pathologies se révèlent plus tard ou échappent à la détection sur plusieurs générations. Ce travail demande du temps, beaucoup de patience, et une vigilance constante.